mercredi 7 septembre 2011

Immaturité comme origine du mal: étude clinique du cas de Bachar el-Assad


Dans ma réponse1 à l'Initiative nationale pour le changement2, qui était basée sur la prémisse que Bachar allait démissionner peu après le début des manifestations,  je leur ai expliqué que cela n'arriverait pas et le combat avec le régime allait prendre plusieurs années. J'ai basé mon jugement sur mon évaluation personnelle de la situation en Syrie et aussi sur ma connaissance personnelle de la personnalité de Bachar. Cette personnalité qui est caractérisée principalement par son immaturité et conséquemment son manque de conscience. La question que beaucoup peuvent se poser est comment immaturité personnelle peut conduire une personne à perdre son âme et conscience. Ainsi, afin de rester au pouvoir, il commit des crimes affreux, détruisant lui-même et beaucoup de gens autour de lui.

Une caractéristique importante des personnes matures, c'est qu'ils peuvent comprendre et faire face à des réalités sociales complexes. Ces complexités résultent principalement de la profondeur de la psyché humaine et la complexité des relations sociales. Ainsi, des personnes mûres peuvent comprendre leurs propres besoins qui leur sont nécessaires pour grandir psychologiquement et s'épanouir. De plus, ils peuvent comprendre les besoins réels des autres, qui sont importants pour que ces personnes réalisent leurs propres potentiels. Ainsi, les personnes matures peuvent satisfaire leurs propres besoins et les besoins des autres d’une manière harmonieuse. Enfin, les personnes matures ont une bonne connaissance des lois qui régissent les relations et interactions humaines, ainsi ils conduisent les événements de vie à la meilleure issue pour eux et pour les gens autour d'eux. Par conséquent, ils apprennent à être décisif et qu'ils acquièrent le sentiment de pouvoir. En effet, en tant qu'êtres humains, nous développons ces capacités dans le laboratoire de la vie à travers nos expériences personnelles à partir de premiers jours de nos vies. Si pour quelque raison que nous ne vivons pas une vie active caractérisée par de riches expériences à travers les quelles nous pouvons apprendre, nous ne pouvons pas acquérir ces capacités. D’ailleurs, toutes ces capacités déterminent l’état de notre conscience et nous fait donc en mesure de juger ce qui est bon et ce qui est mauvais. En d'autres termes,  nous s’établirons des principes sûrs pour distinguer le bien du mal. Par conséquent, les gens matures sont caractérisés par une conscience développée, tandis que les gens immatures n'ont pas cette faculté précieuse.

J’ai connu Bachar pendant mes études de médecine. Bachar à cette époque avait l'air d’être gentil et modeste. D’ailleurs, il avait l'air heureux, ou plutôt il avait l'habitude de plaisanter tout le temps. Ce caractère permettait de fournir aux gens autour de lui un sentiment de confort. Cela était parce qu'ils sentaient que malgré ils sont en présence du fils du président, ils n'ont pas besoin d'être formels. Cependant, quand maintenant je réfléchis au comportement de Bachar pendant l’étude de médecine, je peux voir les premiers signes de son immaturité. En effet, ses relations avec les gens autour de lui étaient superficielles. Il était entouré par beaucoup gens, mais aucun n’était un ami réel. Cependant, il avait besoin de profondes et vraies relations pour qu’il puisse mûrir et grandir psychologiquement. Il avait besoin de relations réelles afin s’en connaitre and connaitre les êtres humains autour de lui. En outre, ses plaisanteries étaient une sorte de rigolade superficielle plutôt que des plaisanteries qui viennent de situations de la vie réelle ou reflètent un bon état d’esprit et d’intelligence. En effet, Bachar a été déconnecté de la réalité de soi-même et de gens autour de lui et de sa personnalité agréable et amusant n’a été qu’une escapade du monde réel.

J'ai formulé mon interprétation de la personnalité de Bachar mentionnés ci-dessus à partir les idées que j’ai acquises en étudiant le parcours de sa présidence et en reliant ces idées à des souvenirs anciens que j’ai retenus sur Bachar mentionnés ci-dessus. Puisque j’ai assez parlé sure mes anciens souvenirs penchons-nous sur le parcours de sa présidence. Bachar a commencé son mandat avec son célèbre discours d'investiture. Dans ce discours, Bachar a promis beaucoup de réformes. Cependant, dix ans plus tard il est venu dire qu'il n'a pas été en mesure d'atteindre aucun de ces réformes en raison des circonstances difficiles. En effet, Bachar n'était pas capable de réaliser ces réformes, car il a un handicap inhérent à sa personnalité. Ce handicap est précisément son indécision et son sentiment omniprésent d'impuissance. Un autre événement précoce dans la présidence de Bashar était le printemps de Damas. Lorsque Bachar a autorisé les forums de discussion, il sous-estimait l’amplitude du désir des Syrien pour la liberté d'expression et d'échanges intellectuels. Il ne comprenait pas l'effet de plusieurs décennies de répression de la liberté d'expression. Il ne comprenait pas que lui et les gens autour de lui manquait la perspicacité intellectuelle qui leur permet de suivre les idées qui pourraient découler de ces forums. Il se pensait qu'il était come un adulte fournissant des bonbons a des enfants, et les enfants devraient être heureux et reconnaissants par ces bonbons. Ainsi, lorsque ces forums ont propagé comme des champignons et les « chiens d'attaque » du régime n'ont pas été en mesure de suivre les idées issues de ces forums, Bachar a ordonné la brusque fermeture ces forums, même mettant certains participants en prison. Cela n'a pas seulement créé des déceptions parmi les intellectuels syriens, mais aussi la douleur et l'amertume. Une autre grosse erreur que Bachar a commise était de mélanger les affaires de l'État avec les affaires familiales. L’archétype de ce mélange était le monopole sur le business de téléphone mobile que Bachar a offert à son cousin (Rami Makhlouf), provoquant ainsi les hommes d'affaires Damascènes et rompant le convenu implicite que Hafez al-Assad a fait avec eux. Tout cela a conduit à mettre Riad Saif et Maamoun al-Homsi en prison sur de fausses accusations, provoquant ainsi la douleur et l'amertume de la classe traditionnelle d’hommes d’affaires Damascènes. Tous les exemples mentionnés ci-dessus reflètent l'incapacité de Bachar à comprendre et manager des réalités sociales complexes. Cependant, j'ai trouvé que l'exemple le plus choquant de ses émotions négatives et de déconnexion avec la réalité a été son premier discours pendant la révolution Syrienne, au cours de lequel il souriait tout le temps tandis que des gens mouraient dans la rue. Ce sourire était une indication que Bachar a perdu toute forme de conscience. De plus, ce sourire m’a fait penser à son sourire naïf et immature quand il était jeune et comment il s'est transformé en un sourire idiot et méchant quand il est devenu plus âgés. Cela m’a suggéré l’idée que l'immaturité engendre le mal.

En effet, tous les exemples mentionnés ci-dessus reflètent la façon dont les situations complexes, comme la présidence, pourrait voler en éclats les fondements psychologiques des gens immatures  et naïfs, les transformant en personnes sans conscience et chefs impitoyables, commettant des crimes atroces. De plus, elle nous fait douter de la sagesse du père, Hafez el-Assad, qui peut être en souhaitant être éternel et malgré les conseils que lui ont été offerts à ne pas le faire, a légué son trône à son fils inaptes, Bachar, jetant ainsi une malédiction sur lui.


Réponse à l'Initiative Nationale pour le Changement


Chers signataires de l'Initiative nationale pour le changement en Syrie1:

Toronto, le 30 avril 2011

Platon a dit: "Une des pénalités dans le fait de refuser de participer à la politique, est qu'on fini d'être gouverné par des inférieurs". Pour cette raison, je fais toujours de mon mieux pour exercer mes droits et mes responsabilités politiques. Par conséquent, comme un bon citoyen syrien, j'ai lu avec attention votre initiative et formulé ma contribution à ce sujet, que je vais exposer dans ce message.

D'abord, votre initiative est venue à un moment très critique de l'histoire de la Syrie. Les développements sur le terrain, le mécontentement des gens et les manifestations s'accroissent très rapidement. Pendant ce temps, il ya un manque grave dans le processus politique qui peut mener ce soulèvement pour produire ses résultats favorables. Ce manque de processus politique est à la fois de la part du gouvernement et de l'opposition. Le gouvernement a tenté de faire quelques «réformes», mais ces «réformes» est venu « trop peu, trop tard ». De plus, ces réformes semblaient timides, peu convaincante et hypocrite. Cela signifie que le gouvernement va sans doute s'effondrer un jour ou l'autre sous la pression du peuple. Voici la question importante : Où sont les initiatives politiques de l'opposition?! Sans une alternative politique, le pays va entrer dans le chaos, des agitations énormes et peut être une guerre civile. Ainsi, votre initiative est venue pour remplir dans une certaine mesure le manque de processus politique sérieux en Syrie. Cependant, j'ai quelques commentaires sur cette initiative.

Tout d'abord, dans votre proposition vous comptez sur le président pour comprendre la réalité et de se démissionner maintenant pour le bien du pays. Malheureusement,  je pense que cela n'arrivera pas. Je connais Bachar personnellement. Je sais bien de quel type de personnalité il est. Bachar a été une "bonne" personne, toutefois superficielle. En effet, Bachar n'a pas une bonne compréhension de la vie réelle. Par conséquent, Bachar aurait pu avoir des bonnes intentions, quand il a commencé sa présidence. Cependant, il n'a pas la capacité de les réaliser. Cet échec est inhérent à son caractère qui manque de charisme et d'intelligence sociale. Ainsi, il n'a pas été en contrôle et qu'il ne sera pas ; il n'a pas eu le courage, et il n'aura pas prochainement. En bref, il est immature et n'a pas de capacités personnelles qui lui permettent d'avoir une croissance psychologique appropriée. Comme vous le savez, les gens quand ils ne peuvent pas progresser psychologiquement, ils régressent (s'il vous plaît se référer à Karen Horney dans «nos conflits intérieurs»). En d'autres termes, ils s'aggravent et devienne  plus dysfonctionnel et par conséquent plus mal. Ceci s'applique particulièrement aux gens immatures au pouvoir, parce que pendant leurs règnes, ils deviennent extrêmement possessifs, arrogants, narcissiques, impitoyables et paranoïaques (s'il vous plaît se référer à Eric Fromm dans « La passion de détruire : Anatomie de la destructivité humaine»). Bachar ne fait pas exception. A ce jour, il certainement croit qu'il est né pour être président. Même, il est le meilleur d'eux tous. Il est le sauveur de la Syrie et probablement du monde arabe entier (comme son père avait l'habitude de croire). Ne pensez pas que pour eux ce sont des mots vides avec lequel ils essayent simplement de nous bluffer. Pas du tout, ils y croient profondément dans leurs esprits. Ces fausses croyances sont appelées en psychologie des auto-illusions (s'il vous plaît se référer à Cordelia Fine dans "Un cerveaux de son propre chef"). Cependant, Bachar sait que sans la présidence, il n'est rien. Personne ne va le respecter. Personne ne va le glorifier. Personne ne va l'adorer. Par conséquent, ne comptez pas sur lui de quitter la présidence simplement pour le bien du pays. Il ne laissera pas facilement la présidence. Il n'abandonnera pas avant d'atteindre le point d’effondrement psychologique total (je peux en dire davantage sur ce point, si vous le souhaitez). D'autre part, il va quitter à la fin, lorsque les manifestations s‘accroîtront et le pays au bord de la destruction totale. En bref, il va finalement quitter la présidence non pas parce qu'il aime le pays, mais à cause de son effondrement psychologique.

Avant que le président démissionne officiellement, encourager n’importe quel haut officier militaire, même si c'est le ministre de la Défense ou le chef d'état-major, d’essayer de prendre le pouvoir politique me semble irresponsable, car telle tentative conduira à un schisme dans l'armée et se traduira par une guerre civile semblable à celle de Libye. Comme vous le savez, dans l'armée il y a de nombreuses unités qui sont fidèles à Maher al-Assad, qui lui obéiront jusqu'au bout. Maher ne renoncera pas facilement sa position, même si Bachar quittera la présidence. Tant que Bachar est toujours officiellement au pouvoir, les unités de Maher seront légitimes. Maher va combattre jusqu'au bout pour maintenir le régime. Cependant, quand Basher démissionne ces unités seront illégitimes, si elles n'obéissent pas à la personne qui sera ensuite le commandant en chef. En bref, si un haut officier militaire essaye de prendre le pouvoir politique dans l'état actuel, nous verrons une situation similaire à celle survenue en 1984 lorsque Rifa'at el-Assad a mis ses chars militaires dans les rues de Barzza (á Damas) face aux chars de combat du reste de l'armée syrienne. Par ailleurs, je ne préfère pas, personnellement, toute participation de l'armée dans le processus politique. Je crois fermement que Bachar va démissionner quant les manifestations augmentent, conduisant à son effondrement psychologique.

Pour toutes les raisons ci-dessus, je pense que votre proposition n'est pas une solution viable à la crise actuelle, même si elle a stimulé nos cerveaux et nous a fait réfléchir sur la dimension politique de la crise. Ai-je une proposition alternative?! La réponse est simplement "non". Mais, j'ai quelques idées pour échanger avec vous:

1. Nous (je parle de ma position comme un citoyen syrien ordinaire) ont besoin de plus d'idées et de propositions auprès de vous et de les autres groupes d'opposition. J'espère que ces groupes vont échanger leurs idées avec le reste des groupes d'opposition et le peuple syrien (au moins à travers les médias qui atteignent plupart des Syrien) jusqu'à il y a un certain consensus parmi un pourcentage raisonnable des groupes d'opposition sur un plan commun d'action.

2. Les groupes d'opposition devraient commencer à exposer non seulement leur point de vue concernant la manière de résoudre la crise actuelle, mais aussi leurs visions pour l'avenir du pays. Ceci devrait inclure les échecs du passé (bien sûr, sans accusations ou blâme) pour l’éviter à l'avenir. Cet échange d'idées, si civilisée, va accélérer la chute du régime, fortifier l'opposition, encourager le peuple syrien á joindre la révolution et faire la période de transition plus facile.

3. Si la situation continue pour quelque mois comme il est maintenant avec de gens tués tous les jours, les groupes d'opposition doivent se rencontrer et d'essayer de formuler une vision commune pour la crise. Ils devraient le faire avec des réunions informelles d'abord et enfin dans une conférence officielle. Une opposition unifiée brisera le régime et accélérera sa chute. Je sais dans quelle mesure ces réunions seraient difficiles. En fait, ma connaissance sur les groupes d'opposition en Syrie est très limitée.

4. A la fin, si les gens continuent leurs manifestations et le gouvernement poursuivra sa répression sans aucune solution politique à l'horizon, l'opposition doit former un gouvernement en exil, qui gagnerait la reconnaissance de tous les gouvernements occidentaux. A ce moment, le régime perdra toute légitimité et tombera plus rapidement que nous le pensons. De plus, cela rendrait la transition plus facile et les gens plus confiants dans leur lutte.

J'envoie ces idées à vous comme un citoyen syrien ordinaire qui fait toute attention à accomplir ses devoirs et de prendre l'opportunité de bénéficier ses droits. Je ne travaille pas et n’ai pas l’intention de travailler en politique. Je suis médecin et chercheur, en effet, c'est le seul travail à travers lequel je me sens que je peux réaliser mon potentiel humain.

Cordialement

Haytham Khoury

(1) P.S. Ce message a été envoyé à Radwan Ziadeh, Najib Ghadbian  et Aussama Munajed, le 30 avril 2011 en réponse à leur Initiative nationale pour le changement en Syrie publiée le 29 avril 2011.

dimanche 21 août 2011

Bachar et la Pression Accrue

La pression que les pays arabes et la communauté internationale ont exercée sur le régime syrien la semaine dernière est le précurseur d'une pression accrue qui va aboutir prochainement à une décision du Conseil de sécurité, déclarant que le régime a commis des crimes contre l'humanité et soumettant une mise en accusation de ses dirigeants à la Cour pénale internationale, qui va conduire ainsi à la chute du régime. Ces développements indiquent que Bachar manque complètement le sens des réalités, la résilience et l’intelligence.

Bien que je ne sois pas d'accord avec la manière avec laquelle Hafez El-Assad a gouverné la Syrie, j'ai trouvé que son instinct de survie était meilleur de celui de son fils. Cet instinct de survie n'était pas possible sans avoir une sorte du sens des réalités, la résilience et l'intelligence. Lorsque Salah Jedid avait l’habitude d’irriter Israël par des tirs artilleries du plateau du Golan sur la vallée de la Galilée, qui était l'une des raisons pour  la guerre de 1976, Hafez El-Assad a compris que c’est une stratégie dangereuse, et par conséquent il a arrêté ces actes immatures. Quand la Turquie a mis plus que 30000 soldats à la frontière syrienne en 1998, Hafez El-Assad n’a bougé aucun et il n'a pas paniqué. Toutefois, il a compris qu'il devait rendre Ojlan à l’autorité turque. Comme on peut le voir de ces deux exemples, Hafez El-Assad avait certain sens des réalités, la résilience et l'intelligence.

D'autre part, Hafez al-Assad a montré une vision déficiente pour la Syrie. Il a regardé la Syrie seulement comme un moyen pour sa vaine gloire. Il voyait la Syrie comme une puissance régionale, toutefois cet objectif n'a pas été pour l'intérêt de la Syrie et son peuple, mais pour sa propre vaine gloire. En effet, il a détruit l'économie et la cohésion sociale syriennes  en vue de consolider son pouvoir interne et réaliser l'image qu'il a conçue pour lui-même à l'extérieur. Qu'est-ce Hafez El-Assad n'a pas compris, c'est que aucun pouvoir régional ou international ne peut pas être réels ou persister pour longtemps sans avoir une profondeur stratégique qui provient de la créativité de ses individus, la cohésion de sa société et la force de son économie.

Inutile de dire que Bachar manque non seulement toute sorte de vision, mais aussi toutes les qualités requises pour la survie. Premièrement, il n'a pas de sens de la réalité. En effet, il ne sait pas ses forces et ses faiblesses, il ne sait pas ce qui provoque la colère des autres et il ne comprend pas ce qui pourrait être fait et ce qui ne pas. Il n’a pas compris que sa force était l'image d’homme éduqué qu'il a tenté de conférer à lui-même au début de sa présidence. Au lieu de cela, il s’est transformé en souverain impitoyable qui persécute ses adversaires politiques et tue son propre peuple qui revendique sa dignité et sa liberté. Il ne savait pas que faire tuer des manifestants non armés lui amènerait l'indignation de la communauté internationale. Il ne savait pas que faire tuer des gens dans le mois de Ramadan retirait toute la couverture que les gouvernements arabes ont lui fournie jusqu'à maintenant.


De plus, Bachar n’a pas de résilience. Une fois qu'il prend une ligne d'action, il est trop rigide et il n'est pas en mesure de modifier ou de retirer au bon moment. Son discours est toujours le même; si les gens ne répondent pas favorablement à ses paroles, il signifie pour lui que ce sont eux qui ne comprennent pas, et non pas ses mots qui sont incompréhensibles. Lorsque le régime a décidé de donner au peuple syrien une leçon en bloquant et saccageant Dara'a, le peuple syrien ne s'est pas agenouillé. Au lieu de changer cette politique défaillante, Bachar a continué de bombarder et de saisir plus de villes. Quand il a appelé manifestants « des infiltrés » dans son premier discours, le peuple syrien s’est moqué de cette description. Au lieu de changer ce langage répugnant, Bachar dans son troisième discours a appelé les Syriens « des microbes ».


En effet, pour toutes les raisons mentionnées ci-dessus, Bachar manque l'intelligence sociale et l’astuce. En d'autres termes, il ne comprend pas les signes des temps. Par conséquent, il interprète à tort le sens des messages explicites et implicites qu'il reçoit et l'importance des événements historiques qu'il éprouve, lui faisant, contrairement à son père, totalement déficient de l'instinct de survie. En fin, cette déficience va lui amener à des échecs politiques et personnels, ainsi mettant en danger non seulement sa présidence, mais aussi sa vie comme un homme libre et l'avenir de ses enfants, qui ne méritent pas d'être nommés les fils ou filles d'un criminel.

dimanche 24 juillet 2011

Le Scenario de la Révolution Syrienne

Certains essaient de trouver des références pour la révolution syrienne dans celles de la verte iranienne (2009-2010), la Tunisienne (2011), l'égyptienne (2011) ou la Libyenne (2011). Cependant, je vois ce qui se passe en Syrie est similaire à ce qui s'est passé en Iran 1977-1979, plutôt qu’aux révolutions mentionnés ci-dessus.

Tout d'abord, la situation en Syrie est différente de la révolution iranienne verte. En effet, la révolution syrienne actuelle est un mouvement populaire qui vise à changer complètement le régime, alors que la révolution verte en Iran (2009-2010) était des manifestations d'élite au sein du même régime qui visait à contester les résultats des élections à l'appui d'un candidat moins conservateur. Par conséquent, le régime iranien a réussi à l'enrayer facilement. Par ailleurs, la situation syrienne est différente de celles de Tunisie et d’égypt. En fait, le régime tunisien n'a pas eu le soutien des militaires depuis le début et, en Égypte, Hosni Moubarak a perdu le soutien de l’armée tôt en raison de la pression américaine sur elle. À cet égard, il ya une similitude importante entre la Syrie et la Libye où les unités militaires spéciales sont dans les mains de les «familles royales» dans les deux pays (Maher et Khamis, respectivement), en garantissant un soutien important pour les deux régimes. Malheureusement, la révolution en Libye a transformé rapidement d'un soulèvement populaire à une sorte de guerre civile avec une composante majeure tribal et une intervention militaire internationale. En revanche, la situation en Syrie est restée jusqu'à présent par l'excellence d'une révolution populaire provenue des réclamations claires et pacifique de liberté et de démocratie sans aucune dégradation dans une guerre civile (qui pourrait se produire le long de la division sectaire). Ce qui s'est passé, en raison de la maturité politique du peuple syrien et l'insistance des organisateurs à travers le facebook sur le caractère pacifique de cette révolution. Surtout, il ya un autre aspect dans lequel la situation en Syrie est différente de celles dans presque tous les pays mentionnés ci-dessus est le manque d'enthousiasme parmi la communauté internationale pour éliminer le régime syrien, en raison de l'incertitude quant aux conséquences politiques de sa chute.

À mon avis la révolution syrienne, est similaire dans de nombreux aspects à celle de l’iranienne de 1977-1979. La révolution iranienne a commencé par des manifestations de petite taille qui avait grandi progressivement sur 15 mois (Octobre 1977-Décembre 1987) pour impliquer environs 10% de la population. En effet, seulement quelques centaines de personnes ont participé dans les manifestations initiales en Octobre 1977. Cependant, en été 1987, après que l'idée de renverser le régime était devenu viable dans l'esprit de nombreux Iraniens, le nombre des manifestants est passé à plusieurs centaines de milliers et les protestations devenues omniprésentes dans presque chaque ville iranienne, y compris à Téhéran (cependant dans une moindre mesure). En outre, les manifestations ont atteint leur apogée en Décembre 1987 avec 6-9 million de démonstrateur (10% de la population), dont 2 millions à Téhéran seul. Bien sûr, toutes ces évolutions n’étaient pas sans répression brutale par la SAVAC (la police secrète du Shah), résultant en des milliers de décès parmi les manifestants. Pendant ce temps, le soutien du Shah était progressivement à la baisse parmi les institutions qui profitaient de son régime, en particulier l'armée et les forces de sécurité. Le Shah lui-même était progressivement plus épuisé et émotionnellement usé. A tell point que quand alors le secrétaire américain de la Trésor W. Michael Blumenthal a rendu visite au Shah à l'automne 1978, il a rapporté à son administration: «Vous avez un zombie là-bas". L'administration américaine lentement admettait que la révolution était imparable, comme il était exprimé par un télégramme envoyé par l'ambassadeur américain à l'Iran William H. Sullivan au Département d'État et intitulé «Penser l'impensable». Cependant, les événements sur le terrain étaient en plein développement et l'administration américaine n'a pas été en mesure de préparer une alternative pour le régime du Shah. Tout ce qui a fini par l’abdication du Shah, négociant son départ dans des conditions humiliantes.

En effet, je vois la situation syrienne actuelle est similaire à la révolution iranienne des années 70  à bien des égards. Tout d'abord, les manifestations ont commencé dans une ville périphérique (Daraa) et se sont progressivement accrues en nombre et se sont répandues sur tout le pays, sans affecter d’une manière significative pour l'instant les deux grandes villes (Alep et Damas). Cela est à cause du contrôle sécuritaire majeur sur ces deux villes. Toutefois, de nombreux indices montrent que l'idée de renverser le régime a commencé à devenir viable dans l'esprit des Damascènes et Aleppines. Cela me conduit à croire que les syriens à Damas et Alep vont prochainement briser le contrôle sécuritaire et les démonstrations vont envahir tous les coins de ces deux villes. Par ailleurs, le soutien au régime, parmi ses piliers, y compris l'armée, les membres du parti Baath et les fonctionnaires, s’érodent. L'administration du régime est confuse et erratique. Cependant, il fait semblant (ou a l'illusion) d'être en contrôle. Mais la situation sur le terrain est, en effet, loin d'être une image proche de celle-ci. Le « président » semble être épuisé, retiré et pathétique. Certes, il est conquis par des sentiments de déception et frustration profondes, surtout parce que son auto-illusion d'être un président compétent, aimé et admiré a été sévèrement cassé. En outre, le « président » est sûrement sous des pressions extrêmes, ne pas le moins la pression de sa femme, qui a probablement commencé à se sentir trahie et utilisée par le président et son régime (la famille du « président »). Nous ne devrions pas oublier la pression de ses membres de la famille qui probablement lui accusent d'être faible et indécis. Enfin et surtout, c'est l'économie et l'augmentation progressive de l'intensité des manifestations qui font le plus lourd poids sur le « président ».

Pour toutes ces raisons, je vois que la condition actuelle syrienne est plus semblable à la situation iranienne (1977-1979) plutôt qu’aux circonstances entourant les révolutions iranienne (2009-2010), tunisienne (2011), égyptienne (2011) et libyenne (2011). En effet, il s'agit d'une confrontation entre le peuple et le régime qui va prendre quelques mois de plus. Cependant, tous les événements sur le terrain indiquent que le peuple est probablement le vainqueur. Néanmoins, la longueur de temps jusqu'au peuple atteindre sa victoire finale, l'étendue des dégâts sur l’infrastructure du pays et le nombre de morts, vont dépendre sur la réussite du régime à inciter des affrontements sectaires, la capacité de l'opposition pour sélectionner un leadership politique viable et le succès de l’ambassadeur américain dans ses efforts.

vendredi 22 juillet 2011

La déclaration finale de la Conférence de salut national


Sous le slogan "Pour Syrie civile démocratique et pluraliste", la Conférence de salut national a eu lieu à Istanbul le 16 Juillet 2011, en présence de personnalités et organisations nationales, des représentants de la jeunesse et des comités de coordination de la révolution syrienne et des représentants des factions d'action nationaux. Toutefois, en raison du fait qu'un certain nombre de martyrs ont été tués dans le quartier de Qaboun (Damas) sur le site réservé à la conférence qui devait être tenue à Damas et coïncidée avec l'une d'Istanbul, la conférence de Damas a été annulée. 

Les participants ont commencé la réunion par une minute de silence et de la récitation d’Al-Fatiha, en hommage aux âmes des martyrs. Par ailleurs, les participants ont condamné le massacre commis par le régime dans le quartier de Qaboun, appelant à la création d’une commission d'enquête internationale sur ce massacre et les massacres précédents commis par le régime, et ont exprimé leur appréciation pour les sacrifices faits par les jeunes de la révolution. En outre, les conférenciers ont payé hommage aux officiers et les militaires qui se sont alignés avec le choix du peuple pour la liberté et la dignité. D’autre part, tous les participants ont convenu que le meurtre, le déplacement des personnes et la saisie des villes et des villages menées par le régime, lui a fait perdre sa légitimité populaire et politique. De plus, ils ont souligné le droit du peuple à la révolution pour atteindre ses demandes légitimes de liberté et de dignité et assurer un avenir brillant pour Syrie civile et démocratique qui est pour tous ses enfants. Par ailleurs, ils ont considéré que le salut  national comme une étape dans cette direction et concordante avec les sacrifices offerts par le peuple syrien.

 La conférence a appelé le peuple syrien et ses forces nationales á atteindre les objectifs suivants:

1 - L'intensification de la lutte démocratique et pacifique à laquelle toutes les factions et les spectres des forces de l'opposition syrienne ont contribué au cours des longues années de lutte et de travaille avec tous les partis d'opposition afin de renverser le régime syrien et de développer une alternative politique national, toutefois rejetant toute intervention militaire étrangère.

2 - Le transfert pacifique du pouvoir à un gouvernement national de transition qui va se désintégrer l'état policier, établir une vie constitutionnelle et organiser des élections parlementaires et présidentielles.

3 - La création d'un état démocratique civil et pluraliste fondé sur la citoyenneté qui provient d'une constitution moderne qui incarne l'ambition des syriens de dessiner un avenir sûr et libre, en mettant l'accent sur l'importance du rôle des jeunes et des femmes dans cela.

4 – Mettre l'accent sur la pleine égalité de tous les fils et filles du peuple syrien, le respect de leurs particularités ethniques et religieuses, la coexistence pacifique et la coopération nationale entre toutes les sectes chrétiennes et musulmanes du peuple syrien et la participation de tous groupes ethniques, y compris les Kurdes, Assyriens, turc, et toutes les autres minorités, dans la construction d'un état démocratique civil et pluraliste qui est basé sur les idées de contrat social et l'alternance du pouvoir, garantissant les droits de liberté et de dignité pour tous.

5 – Mettre l'accent sur la pleine égalité de tous les fils et filles du peuple syrien, le respect de leurs particularités ethniques et religieuses et la coexistence pacifique et la coopération nationale entre toutes les sectes chrétiennes et musulmanes du peuple syrien.

Enfin, les conférenciers à Istanbul ont créé un comité national composé de 25 membres de tout le spectre de l'opposition et autorisés à élire un bureau exécutif composé de 11 membres. D’ailleurs, les participants à Damas éliront 50 membres pour les la commission nationale et 13 membres du Bureau exécutif.

Les membres du comité national élus à Istanbul sont:
1. Najib Ghadhbian
2. Christina Abraham
3. Adib al-Shishakli
4. Iyas al-Maleh
5. Muhamed Sirmini
6. Eid Abassi
7. Fateh al-Rawi
8. Ahmad al-Jaborri
9. Hamdi Othman
10. Farhad Ahmad
11. Marah al-Buka’i
12. Hassan Hashimi
13. Khalid Khoja
14. Moteea Al-Botein
15. Ali Auzturkman
16. Faraj Hammod al-Faraj
17. Mahmmod al-Faisal
18. Ommar al-Shwaf
19. Jamal Al-Wadi
20. Ahmad al-Asa’ad
21. Mahmmod al-Dughim
22. Marwan Da’as
23. Mariam al-Jalabi
24. Jamal al-Ward
25. Ibrahim al-Hariri